Les réseaux sociaux alternatifs
Ils sont omniprésents et nous poussent à rester les yeux sur les écrans. Ils sont parfois des bons outils pour créer des communautés, partager de l’information, mais l’effet est loin d’être positif. Comme les moteurs de recherche, les informations qui sont visibles sont sélectionnées par des algorithmes qui nous enferment dans des bulles, limitant les points de vue. Sans compter la collecte de données, les réseaux sociaux permettent d’enregistrer vos goûts, vos échanges et vos relations ; des informations précieuses pour les marques.
Les scandales liés à Facebook sont assez nombreux, il n’est pas nécessaire de démontrer le non-respect de la vie privée de ce réseau social (source : la relève de la peste). De plus, Facebook est un monopole, il possède Instagram et Whatsapp ce qui permet à ce réseau de collecter tous les échanges de votre vie. Même sans utiliser ces services, Facebook est capable de collecter vos données. De nombreux sites installent les outils de Facebook qui collectent les données de leurs visiteurs. C’est une concentration d’information trop importante, heureusement des alternatives existent.
Réduire sa consommation des réseaux
Il n’est pas évident de couper les réseaux sociaux, notre vie sociale dépend souvent de ces outils, mais le test vaut le coup. C’est un gain de temps énorme. On peut avoir besoin des réseaux sociaux pour le travail, être en contact avec la famille, des amis, donc plutôt que de supprimer tous ces comptes, une première étape est de limiter les accès et changer ses informations. En trois étapes on peut déjà limiter l’impact des réseaux sociaux.
- Changer ces informations, limiter les informations que vous partagez pour éviter que le profilage des réseaux.
- Modifier votre nom et prénom
- Enlever toutes les informations personnelles ou les remplaces, l’expérience sur les réseaux sociaux restera la même (c’est plus compliqué avec les réseaux professionnels).
- Changer les paramètres des réseaux pour limiter la visibilité de votre profil au maximum.
- Ne plus utiliser les applications sur mobile, elles collectent trop d’informations et les notifications sont néfastes. C’est le meilleur conseil pour limiter les réseaux.
- Sur ordinateur, consulter les réseaux sociaux avec des bloqueurs de publicités et en mode privée. Vous pouvez voir notre article sur le blocage des publicités et tracking pour empêcher ce problème.
C’est une première étape, maintenant le meilleur changement reste les réseaux sociaux alternatifs et libres.
Les alternatives : les fédération de réseaux
Pour lutter contre les monopoles et la centralisation, la solution est avant tout technique. Les communautés du libre et l’open source on crée les Fediverses (fédération + univers). Les réseaux sociaux fédérés sont des réseaux basés sur des logiciels libres qui sont installés sur différents hébergeurs (appelés des instances). Ils sont développés par des communautés et ils peuvent être hébergés par n’importe qui. Chaque instance peut avoir des règles différentes, mais ils partagent souvent des valeurs de libertés et d’échanges.
La force des réseaux fédérés est que toutes les instances sont interconnectées. Ainsi les instances et même différents réseaux reposent sur une technologie commune qui permet l’échange de données. C’est comme si Instagram pouvait communiquer directement avec Facebook. Ils existent plusieurs réseaux, ils ne peuvent pas encore tous communiquer entre eux, mais les connecxions sont de plus en plus fréquentes.
Cette configuration empêche un monopole ou une entreprise contrôle tout le réseau. Il est tout à fait possible d’être inscrit sur des réseaux fédérés différents et de communiquer entre ses différents réseaux, voire de transférer son compte sur une autre instance. Cela évite d’être enfermé comme sur les réseaux classiques. Cette diversité crée la sécurité et la liberté.
Mastodon, l’alternative de Twitter

Mastodon est le réseau le plus accessible, c’est une alternative à Twitter qui permet d’écrire des tweets (des Toots sur Mastodon) de 500 caractères. Il fait partie du réseau Fediverse, Mastodon est donc libre et décentralisée.
L’information se divise en quatre colonnes. La première pour écrire vos Toots. La deuxième correspond à l’actualités des comptes suivis, la troisième colone permet de suivre les notifications. La dernière colonne permet de choisir entre le fil local (les toots de l’instance), global (l’ensemble des actualités sur toutes les instances) ainsi que les messages, les demandes et un outil pour suivre les hashtags.
Hackitude est sur l’instance Mastodon Social, une des plus grandes instances mondiale. En France, il y a mamo.fr l’instance gérée par la La Quadrature du Net qui est assez populaire, mais il existe un grand choix d’instance en fonction des goûts et des besoins. Il y a une liste d’instances sur le site officiel.
Diaspora, l’alternative de Facebook

Le clone libre de Facebook s’appelle Diaspora, mais il possède des fonctionnalités différentes. Le point fort de Diaspora est de choisir qui peut voir le contenu partagé en fonction de groupes (nommés les aspects sur Diaspora). Il est possible d’avoir autant de groupes que possibles pour gérer vos partages. Les hashtags sont utilisables dans Diaspora, ce qui permet de suivre les actualités facilement.
Diaspora intègre aussi toutes les fonctionnalités des réseaux fédérés. Vous pouvez suivre les comptes sur d’autres instances par contre il ne permet pas encore de communiquer avec Mastodon.
Hackitude est sur l’instance Framasphère, hébergé par Framasoft. C’est avec l’instance de Mr.Mondialisation, les instances les plus utilisées en France.
Les alternatives en développement
Toujours en phase de développement ces alternatives sont prometteuses et il est déjà possible de les utiliser normalement.
Pixelfed, l’alternative d’Instagram
Instagram a aussi le droit à un clone nommé PixelFed. Il est aussi décentralisé et son développement prévoit de l’intégrer dans le réseau Fediverse. Prochainement, il sera possible d’importer son compte Instagram. La transition sera donc facile
Peertube, l’alternative de YouTube
Peertube est le concurrent de YouTube construit sur les bases de Mastodon. Son but est aussi de limiter la collecte d’informations de ces utilisateurs, mais d’utiliser un système d’hébergement différent des vidéos. PeerTube utilise le protocole BitTorrent pour partager la bande passante entre les visionneurs. Lorsqu’on regarde une video sur PeerTube, on télécharge une partie cette video, que l’on partage avec les autres utilisateurs. C’est le même fonctionnement que les torrents, mais le contenu proposé est légal. C’est une alternative très prometteuse aussi pour la vie privée que pour limiter l’impact d’internet sur la consommation électrique.
Connaitre son instance
Il est important de lire les conditions de chaque instance, il est possible de s’inscrire sur une instance qui collecte des données de trafic. Dans ce cas, il faut mieux choisir une autre instance. Le tracking sera toujours plus faible que sur Facebook et les autres réseaux privés.
Découvrir des communautés alternatives
Pour conclure, tester ces réseaux, les communautés sont vraiment intéressantes. Partager ces réseaux, inviter vos amis pour agrandir les communautés et réduire les usage des réseaux propriétaires. En plus de la vie privée, des communautés plus saines, la partie technique est elle aussi prometteuse pour changer le fonctionnement d’internet. Ces réseaux proposent un internet décentralisé où il sera possible de partager les ressources sans risqué une fuite de nos données. Un avenir plus prometteur que notre internet centralisé de plus en plus gourmand en énergie.
Prochaine étape les emails alternatifs.
À découvrir :
Notre guide complet pour un internet libre
Resources et outils
- Découvrir et parcourir les projets fediverses :
- The federation info (en anglais)
- Fediverse party (en anglais)
- Chercher des instances Mastodon
- Pourquoi quitter Facebook (framasoft)